Publié le 17 janvier 2024

KiKli Fit – Sport et activité physique dans un service d’oncologie pédiatrique pour améliorer la santé physique et mentale

Dans quelle mesure le sport et l’activité physique peuvent-ils contribuer à améliorer la santé physique et mentale d’enfants atteints de cancer? Un conseil individualisé en activité physique lors du suivi post-traitement ainsi que l’implication des parents permettent-ils de rendre le quotidien plus actif à long terme? Dans quelle mesure l’entourage peut-il être impliqué de manière efficace?

En Suisse, les offres de sport et d’activité physique ont encore peu de place en oncologie pédiatrique et se cantonnent souvent à la physiothérapie pour les enfants qui rencontrent des problèmes physiques. De ce fait, beaucoup de jeunes patients et patientes restent très peu actifs pendant de longs mois et passent la plupart de leur temps dans leur lit d’hôpital. Le projet pilote KiKli Fit propose des offres de thérapie par le sport et l’activité physique dans le service d’oncologie pédiatrique dans lesquelles il implique aussi l’entourage des enfants (parents, frères et sœurs, amis) ainsi que le personnel médical. De nombreuses études montrent que le sport et l’activité physique, avec leurs nombreux bienfaits, améliorent l’efficacité des traitements et la qualité de vie des patients et patientes. Pour un quotidien durablement plus actif, le projet pilote propose en outre des conseils personnalisés dans le cadre du suivi post-traitement ambulatoire. À long terme, l’objectif est de mettre ces offres non pas seulement à la disposition des enfants atteints de cancer, mais aussi de l’ensemble des personnes malades en Suisse.

Cadre: milieu hospitalier

Groupe cible: Enfants et jeunes hospitalisés en oncologie pédiatrique

Résultats

Des études scientifiques ont montré que l’activité physique et sportive contribue à l’efficacité des traitements et à l’amélioration de la qualité de vie des enfants et des jeunes hospitalisés en oncologie pédiatrique. Le projet pilote KiKli Fit, réalisé dans le service d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital de l’Île à Berne, a consisté à proposer des offres de thérapie par l’activité physique et sportive aux jeunes patients et patientes, tout en impliquant leur entourage proche (parents, frères et sœurs, amis) ainsi que le personnel médical. Des conseils personnalisés ont aussi été fournis dans le cadre du suivi-post-traitement ambulatoire afin d’aider les intéressés à intégrer durablement l’activité physique dans leur vie quotidienne.

• Constatation

  Les activités physiques ludiques proposées ont procuré aux jeunes patients et patientes, même aux plus renfermés, une joie et un enthousiasme visibles, partagés par le personnel médical et le personnel soignant.

• Durée

  L’intervention a eu lieu d’avril 2023 à décembre 2024.

• Ce qui a été mis en œuvre

  • Mise au point des activités physiques et sportives
  • Achat de matériel pour favoriser l’activité physique
  • Réalisation des activités physiques et sportives dans le service d’oncologie pédiatrique
  • Conseils en matière d’activité physique dans le cadre du suivi-post-traitement ambulatoire
  • Plateforme numérique de réservation
  • Offres d’activités physiques en ligne (3% de l’ensemble)
  • Organisation d’activités sportives hors du cadre hospitalier, ou participation à des événements sportifs externes: Grand Prix de Berne (mai 2024); journée sportive au lac de Thoune (septembre 2024) et journée de sports de neige (février 2025)

• Public touché

  • Activités physiques et sportives en milieu hospitalier: 114 enfants et jeunes dans le service d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital de l’Île à Berne. Sur ce nombre, 40% (= 46) ont participé plusieurs fois aux activités et 60% n’y ont participé qu’une seule fois, notamment parce qu’ils étaient à l’hôpital dans un cadre ambulatoire.
    • Au total, les enfants et les jeunes ont eu recours à 515 offres d’activité physique et sportive (45%) et en ont refusé 621 (55%).
    • 56% des patients qui ont eu recours aux offres d’activités physiques et sportives étaient de sexe masculin, 43% étaient de sexe féminin et 1% étaient des personnes intersexuées.
    • Motifs de refus des activités physiques proposées: raisons médicales (27%), non-présentation (23%), manque de temps (13%) ou manque de motivation (12%).
    • Les activités les plus appréciées ont été les activités de mobilisation (25%) et d’endurance/jeu (18%). Viennent ensuite les activités axées sur l’équilibre (15%) et sur la détente (9%).
    • Durée des activités: entre 5 et 95 minutes
    • Sur les 114 enfants et jeunes qui ont pris part aux activités, 77% étaient hospitalisés et 16% étaient soignés en mode ambulatoire.
    • Quelques enfants et jeunes (7%) ont pratiqué du sport en ligne avec la thérapeute via Webex.
  • Trois patients et patientes ainsi que trois parents ont eu recours aux conseils dispensés dans le cadre du suivi-post-traitement ambulatoire. Douze autres patients et patientes ont reçu des réponses à leurs questions sur le sport et l’activité physique.
  • La plateforme de réservation en ligne n’a pratiquement pas été utilisée (causes possibles: manque d’habitude, les personnes concernées trouvent plus facile de réserver de vive voix).
  • Pour répondre aux besoins et aux souhaits exprimés, des activités sportives en milieu extra-hospitalier ont été programmées et parfois aussi, auto-organisées:
    • Mai 2024: participation au Grand Prix de Berne (2 patients et patientes, 24 collaborateurs et collaboratrices, parcours de 1,6 km).
    • Septembre 2024: journée sportive au lac de Thoune (10 patients et patientes, 24 proches).
    • Février 2025: journée de sports de neige (12 patients et patientes, une cinquantaine de proches).

• Satisfaction

  Entretiens qualitatifs menés avec 8 enfants/jeunes, 8 représentants ou représentantes légaux et 9 membres du personnel médical:

  • 8 enfants/jeunes sur 8 ont dit que les activités proposées leur avaient apporté quelque chose.
  • 7 enfants/jeunes sur 8 se sont sentis plus joyeux et plus détendus après les activités; 1 enfant a éprouvé de la fierté et un autre a trouvé que l’activité constituait une distraction utile.
  • 4 enfants/jeunes sur 8 ont cité le plaisir de pratiquer une activité physique collective.
  • 6 membres du personnel médical sur 9 ont remarqué que les offres «KiKli Fit» avaient motivé les enfants et les jeunes et leur avaient procuré de la joie et des émotions positives.
  • Selon 2 mamans, «KiKli Fit» a accru le bien-être des enfants et leur confiance en eux.

• Effets

  Activité physique

  Résultats quantitatifs

  • 637 journées comportant des activités physiques et sportives grâce au projet
  • Entre 1 et 6 patients et patientes bénéficiaires par jour (2,1 personnes en moyenne)

  Entretiens qualitatifs menés avec 8 enfants et jeunes et 9 membres du personnel médical

  • Les enfants et les jeunes ont trouvé que les activités physiques avaient eu un effet positif sur leur force (2/8: amélioration, 4/8: neutre) et sur leur souplesse (4/8: amélioration, 4/8 neutre).
  • 3 enfants/jeunes sur 8 ont remarqué que leur endurance s’était améliorée.
  • 5 membres du personnel médical sur 9 ont pu observer une vitalité physique et mentale en hausse chez les enfants et les jeunes.

  Motivation

  Entretiens qualitatifs menés avec 8 enfants et jeunes et 8 représentants ou représentantes légaux

  • 5 enfants ont dit qu’ils avaient une plus grande envie d’être actifs physiquement, y compris dans le cadre des loisirs (un enfant s’est découvert une passion pour le combat au bâton)
  • Participer aux activités physiques a donné du courage à 7 enfants et jeunes sur 8 et leur a donné envie d’en découvrir de nouvelles. Ils ont évoqué leurs réussites, comme parvenir à monter les escaliers et faire du trampoline.
  • 4 représentantes ou représentants légaux sur 8 ont souligné que l’offre d’activité physique avait non seulement contribué à l’épanouissement physique de leurs enfants – par exemple à travers des exercices d’équilibre ciblés –, mais aussi accru leur motivation à l’égard de l’activité physique en dehors de «KiKli Fit».
  • Observations de l’équipe du projet: certains patients et patientes ont fait preuve d’initiative et commencé à pratiquer des activités physiques supplémentaires de façon autonome le week-end (p. ex. utilisation du rameur).

  Lors des entretiens qualitatifs, les 8 enfants et jeunes ont en outre cité les effets suivants: amélioration de leur bien-être (7 sur 8), diminution des douleurs (3 sur 8) et des symptômes de la maladie (6 sur 8). Les autres effets ont été consignés dans le rapport final (celui-ci peut être obtenu en cliquant sur le lien «Demander le rapport final» fourni plus bas).

• Facteurs de réussite

  • Facilité d’accès, flexibilité (flexibilité dans la prise et la modification de rendez-vous).
  • Étroite collaboration avec le personnel de l’hôpital et les parents (gestion des parties prenantes)
  • Communication transparente, retours réguliers
  • Adaptation individuelle des séquences d’activité physique
  • Combinaison d’activités en milieu hospitalier et de participations à des événements sportifs externes

• Quelle suite pour le projet?

  Les organisatrices et organisateurs de ce projet pilote lancent une autre étude incluant d’autres hôpitaux, cofinancée notamment par la Ligue suisse contre le cancer.

• Rapport final et contact

  • Pour en savoir plus sur le projet pilote/l’organisateur du projet pilote: KiKliFit – Zusammen in Bewegung
  • Demander le rapport final

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